Antoine PARMENTIER
1737 - 1813
pharmacien militaire, agronome, nutritionniste et hygiéniste français

Portrait d'Antoine Parmentier (1737-1813) - Les merveilles de l'industrie ou, Description des principales industries modernes / par Louis Figuier. - Paris : Furne, Jouvet, [1873-1877]
La légende de
la pomme de terre
Prisonnier militaire en Prusse au cours de la guerre de Sept Ans (1756-1763), Parmentier découvre la bouillie de pomme de terre. De retour à Paris, il étudie le tubercule et rédige un mémoire sur les vertus nutritionnelles de celui-ci.
En 1772, sa consommation est déclaré sans danger par les membres de la Faculté de médecine de Paris. Toutefois, les préjugés doivent être démontés. Parmentier promeut d’abord la pomme de terre en rédigeant plusieurs mémoires et en conviant des hôtes prestigieux à dîner.
Puis, en 1786, avec l’accord du gouvernement, il fait planter des tubercules de pommes de terre dans un champ militaire réputé incultivable. Selon la légende, ce champ, gardé uniquement le jour par des hommes d'armes, attise la curiosité et la convoitise du peuple parisien qui croit qu'il s'agit d'un mets de choix réservé à la table du roi et des plus hauts seigneurs. La nuit, les vols sont aisés et la consommation du tubercule commence à se répandre.
Les instituteurs et les prêtres sont ensuite parmi les premiers à cultiver la pomme de terre dans leurs jardins. Avec la famine de 1789, sa culture se répand plus activement pour devenir un produit de base de notre alimentation vers 1840. Aujourd’hui encore, la célèbre recette de hachis Parmentier est régulièrement revisitée par les grands chefs cuisiniers.
Les travaux de Parmentier
Parmentier et les vertus nutritionnelles des végétaux
Parmentier étudie la pomme de terre mais aussi nombre de végétaux utiles tels que le maïs, l'opium, la châtaigne, le blé de Turquie et l'ergot de seigle. En 1793, pour remédier à la pénurie de sucre de canne, il préconise l’emploi de sucres de raisins et d’autres végétaux sucrés.
Parmentier et la conservation des aliments
Parmentier s’intéresse à la conservation des farines, du vin et des produits laitiers. Il envisage également la conservation par le froid et préconise la réfrigération des viandes. Il travaille sur la technique des conserves alimentaires par ébullition (définitivement mise au point par Apert en 1810).
Parmentier et l’hygiène
Parmentier s'occupe, par ailleurs, de plusieurs sujets ayant trait à l'hygiène : sécurité sanitaire des exhumations, qualité de l'eau, qualité de l'air notamment dans les salles d'hôpitaux, préconisation de l'entretien et de la vidange régulière des fosses d'aisance.
Il fait adopter la vaccination antivariolique par l'armée (1805-1813) et s'occupe des conditions d'hygiènes sur les navires de la Marine.
Parmentier rédige au cours de sa carrière près d'une centaine de mémoires et traités divers dont le Code Pharmaceutique.
Biographie
- 1737 - naît le 12 août à Montdidier, France.
- 1750 - entre comme commis à la pharmacie Frison à Montdidier.
- 1755 - entre en tant qu'apprenti à la pharmacie Simmonet à Paris.
- 1757 - est affecté en tant que pharmacien dans les hôpitaux de l'armée de Hanovre.
- 1763 - suit des cours de physique, de chimie et de botanique, à Paris.
- 1766 - obtient la place d'apothicaire adjoint de l'hôtel des Invalides.
- 1771 - reçoit la récompense de l'Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts, suite à la publication de son mémoire sur les substances alimentaires qui pourraient atténuer les calamités d'une disette.
- 1772 - obtient le brevet d'apothicaire-major de la pharmacie des Invalides.
- 1774 - obtient la maîtrise d'apothicaire gagnant-maîtrise.
- 1779 - est nommé au poste de censeur royal.
- 1779 - publie son écrit Le parfait boulanger ou traité complet sur la fabrication & le commerce du pain.
- 1780 - ouvre son école de boulangerie.
- 1787 - publie un Mémoire sur la culture des Pommes de terre à la plaine des Sablons et de Grenelle.
- 1791 - publie un mémoire sur l'étude clinique des altérations que le sang éprouve dans les maladies putrides et dans le scorbut.
- 1793 - surveille des salaisons destinées à la Marine.
- 1796 - est inscrit sur la liste de l'Institut formé par le nouveau Directoire.
- 1803 - est nommé au poste de pharmacien en chef de l'Armée de l'Océan.
- 1803 - est nommé à la présidence de la Société de pharmacie de Paris, à sa fondation.
- 1805 - est nommé à la présidence du Conseil de salubrité du département de la Seine
- 1805 - est nommé à la place d'inspecteur général des Hospices et du service de santé.
- 1807 - rédige un Code pharmaceutique.
- 1813 - décède le 17 décembre à Paris, France.
« … sa mort, bien qu’elle eût été dès longtemps prévue, n’en fut pas moins douloureuse pour tous ceux qui avaient connu ce philanthrope vénérable ; elle sera un objet de larges regrets pour tous [ses] amis, pour les agronomes de tous les pays, et pour la France entière, dont il avait si éminemment contribué à accroître les richesses rurales ».
« Son rôle dans l'Histoire dépasse l'anecdote, les travaux de ce scientifique éclairé du XVIIIe siècle sont tous aussi remarquables par leur qualité, leur ampleur et les nombreux domaines étudiés. Il n'a jamais cessé d'œuvrer pour que les acquis de la science, en plein progrès, se traduisent dans la vie quotidienne. Il pensait que le meilleur moyen de lutter contre les maladies est de donner accès à une nourriture de qualité et à une hygiène améliorée. Ce fut un des bienfaiteurs de l'Humanité. »
Si vous avez le temps, parcourez la page wikipedia sur cet incroyable être humain.